Il existe différents types de stages en entreprise. Mais, quelle que soit la durée du stage, l'existence d'un cursus pédagogique nécessite une convention de stage garantissant l'assurance du stagiaire sur son lieu de stage. Nous faisons le point sur la question.
Nécessité d'une convention de stage et assurance stage
Le dispositif d'accueil des stagiaires en entreprise, formalisé par les lois du 31 mars 2006, modifié par celle du 24 novembre 2009 et précisé par la loi du 28 juillet 2011, ainsi que par la charte des stages en entreprise du 26 avril 2009, dispose que l'organisation du stage doit faire l'objet d'une convention.
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Assurance stage : protection sociale et responsabilité civile du stagiaire
Il existe deux types d'assurance : celle touchant à sa protection sociale (accident du travail, maladie professionnelle, arrêt maladie, etc.) et celle concernant sa responsabilité civile.
La protection sociale du stagiaire
La protection sociale du stagiaire diffère selon qu'il perçoit ou non une gratification, et selon le niveau de cette gratification. Deux situations sont possibles.
Le stagiaire ne perçoit aucune gratification ou perçoit une gratification inférieure à 623,70 € par mois pour 154 heures réalisées en 2023.
Dans ce cas, le stagiaire reste affilié à son régime de sécurité sociale, qui continuera à lui rembourser ses frais de soins, mais ne lui versera rien en cas d'arrêt de travail pour maladie, ni prestation invalidité et décès.
Il bénéficie d'une couverture en cas d'accident du travail et de maladie professionnelle, conformément à l'article L. 412-8 du Code de la sécurité sociale. Celle-ci lui est accordée par l'établissement scolaire ou universitaire.
Bon à savoir : la rémunération versée ne dépassant pas le montant horaire minimal, elle est exonérée de charges sociales pour l'entreprise d'accueil et pour le stagiaire.
Le stagiaire perçoit une gratification égale ou supérieure à 623,70 € par mois pour 154 heures réalisées en 2023.
Le stagiaire qui touche une gratification supérieure au seuil de 623,70 € reste affilié à son régime de sécurité sociale, qui continuera donc à lui rembourser ses frais de soins. La couverture en cas d'accident du travail et de maladie professionnelle lui est accordée, conformément à l'article L. 412-8 du Code de la sécurité sociale.
L'obligation de déclaration et de cotisation incombe à l'entreprise accueillant le stagiaire. L'assiette des cotisations est calculée sur la différence entre le gratification versée et le plafond d'exonération de 623,70 €. En fonction des cotisations versées, s'il s'est ouvert des droits, le stagiaire pourra bénéficier d'indemnités en cas d'arrêt de travail et de prestations en cas d'invalidité et de décès.
Important : le 31 août 2019, la Sécurité sociale étudiante a disparu. Les étudiants précédemment rattachés à une mutuelle étudiante pour leur sécurité sociale ont été automatiquement rattachés à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de leur lieu d’habitation. Les nouveaux étudiants restent rattachés à leur régime de protection sociale actuel, généralement celui de leurs parents (article 11 de la loi n° 2018-166 du 8 mars 2018 relative à l'orientation et à la réussite des étudiants).
L'étudiant peut cependant choisir d'adhérer à une mutuelle étudiante, comme complémentaire santé, et de souscrire aux offres d'assurance scolaire de cette mutuelle étudiante.
La responsabilité civile du stagiaire
En théorie, le stagiaire est censé travailler dans le cadre de sa formation. De ce fait, ce sera son assurance personnelle, et éventuellement celle de l'établissement, qui seront appelées à jouer en cas d'accident survenant sur le lieu de travail ou le trajet.
Il est donc indispensable pour le stagiaire d'avoir un contrat garantissant sa responsabilité civile personnelle pour le cas où, pendant son activité au sein de l'entreprise, il occasionnait un accident à des tiers.
Bon à savoir : certains contrats de responsabilité civile professionnelle prévoyant d'office la garantie des apprentis et stagiaires, interrogez l'entreprise qui va vous accueillir.
Important : une simple responsabilité civile familiale ne suffit pas, car ce type de contrat ne couvre que les accidents survenus à l'occasion de la vie privée, et en aucun cas pendant une activité professionnelle.
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